Source RT en français
24 mai 2017
Note liminaire du responsable du blog
La paix mondiale menacée
L’équilibre de la terreur a régné pendant la plus grande partie de la Guerre froide entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie, en tout cas de 1962 à 1989. Il a été théorisé par les stratèges américains et baptisé MAD (Mutual Assured Destruction) par John von Neumann, mathématicien et physicien américano-hongrois qui aimait inventer des acronymes polysémiques. En effet, en anglais “mad” veut dire “fou”.
Dès l’origine, certains stratèges du Pentagone ont entrepris d’interminables simulations sur ordinateurs pour, sinon dépasser, du moins contourner cet équilibre de la terreur et pour conjurer le MAD qu’ils tenaient pour une malédiction. Après l’effondrement de l’URSS, ou plus précisément, depuis le début des années 2000, les stratèges américains considèrent désormais le MAD comme dépassé car ils estiment qu’une attaque nucléaire préemptive (donc préventive) des sites nucléaires ennemis permettrait de “neutraliser” ce dernier. Cette perspective est au centre des prétentions hégémoniques mondiales chères aux néo-conservateurs américains tant démocrates que républicains. L’article ci-dessous montre que la démangeaison nucléaire n’affecte pas que les stratèges et les néo-cons américains.
Ivo Rens
D’après Michael Fallon, le feu nucléaire pourrait être employé sans attendre que le Royaume-Uni ne soit attaqué. Le ministre de la Défense a tenu ces propos au moment où les travaillistes discutaient du maintien de la dissuasion nucléaire.
Le Royaume-Uni est prêt à effectuer une frappe nucléaire préemptive, a rapporté le 24 avril le journal The Independent, citant le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon.
«Nous avons clairement exprimé qu’il n’était pas envisageable d’écarter l’utilisation des armes nucléaires en tant que frappe initiale dans les cas de figure les plus extrêmes», a également expliqué le ministre de la Défense à la BBC. Il a néanmoins refusé d’expliciter ce qu’il entendait par situations «extrêmes».
Le porte-parole du Premier ministre britannique a, par la suite, souligné, qu’il n’y avait «pas lieu d’être en désaccord avec ce que le ministre de la Défense avait déclaré». Une opération préemptive consiste en une action immédiate sur la base de preuves indiquant qu’un ennemi est sur le point de vous frapper.
Les propos de Michael Fallon ont été tenus alors qu’au même moment le Parti travailliste britannique, l’opposition au sein de la Chambre de communes, se divisait sur l’avenir du système britannique de dissuasion nucléaire. Son leader, Jeremy Corbin, a par exemple déclaré le 23 avril qu’il n’autoriserait jamais l’utilisation des armes nucléaires, raison pour laquelle il ne souhaite pas inclure le renouvellement du système de dissuasion Trident dans le programme électoral du parti.
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La prise de position de Jeremy Corbynn a immédiatement suscité une levée de boucliers de la part de certains responsables travaillistes, à quelques semaines des élections législatives anticipées.