Source : Le Figaro avec AFP
22 mai 2010
Le Venezuela a testé jeudi des missiles sur une île, a annoncé le président Nicolas Maduro, en attendant l’arrivée de pétroliers iraniens censés approvisionner le pays sud-américain en brut, au milieu de tensions avec les Etats-Unis. «Nous avons été les témoins d’exercices militaires (…) sur l’île de La Orchila, avec l’essai de missiles de précision maximale pour la défense de nos eaux et de nos côtes», a dit le chef de l’Etat lors d’une rencontre avec le haut commandement militaire retransmise sur la télévision étatique, sans mention directe des navires iraniens. Les essais sont effectués dans le cadre de l’opération «Bouclier bolivarien», un déploiement permanent ordonné en février.
L’opposant Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis, a qualifié cette opération d’«exercice de propagande». Dans un communiqué, Juan Guaido a estimé jeudi que les navires «ne serviront qu’à enrichir la mafia dictatoriale», évoquant un marché noir qui fleurit avec la pénurie d’essence.
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Le gouvernement vénézuélien a annoncé mercredi l’arrivée prochaine de pétroliers iraniens, pour une livraison de brut que Téhéran a sommé les Etats-Unis de ne pas entraver par des mouvements de leur marine dans les Caraïbes. «Nous sommes prêts à tout et à tout moment», a déclaré Nicolas Maduro mercredi dans une allocution sur la chaîne de télévision gouvernementale, remerciant son allié iranien pour son soutien face à l’hostilité ouverte de Washington.
Selon des informations de presse, cinq pétroliers ont quitté l’Iran ces derniers jours et font route vers les Caraïbes vénézuéliennes. Les Etats-Unis ont annoncé début avril une plus grande surveillance du crime organisé dans cette région, y déployant entre autres des navires de combat.
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Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde mais sa production est en chute libre. Caracas estime que les sanctions américaines sont responsables de cet effondrement. Des experts l’attribuent à des choix politiques erronés, au manque d’investissement et à la corruption.