Empoisonnement au Novitchok: Nouvelles sanctions américaines contre la Russie

Washington a déterminé que Moscou était derrière l’attaque…

Source : 20 Minutes avec AFP

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Publié le 09/08/18 à 02h19 — Mis à jour le 09/08/18 à 02h19

 

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi leur intention d’imposer de nouvelles sanctions économiques à la Russie, après avoir déterminé que Moscou était derrière l’attaque à l’agent Novitchok au Royaume-Uni.

Après l’empoisonnement début mars à Salisbury de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, « les Etats-Unis ont déterminé le 6 août (…) que le gouvernement russe avait utilisé des armes chimiques ou biologiques en violation des lois internationales », a indiqué la porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert, dans un communiqué.

 

Sanctions obligatoires

La loi américaine de 1991 sur l’élimination de l’usage des armes chimiques et biologiques oblige le président américain à imposer des sanctions contre toute personne étrangère s’il « détermine qu’elle a sciemment contribué aux efforts d’un pays pour acquérir ou faire l’usage d’armes chimiques ou biologiques ».

L’empoisonnement confirmé de l’ex-agent double et de sa fille par leur exposition au Novitchok, un agent neurotoxique mis au point par l’Union soviétique à la fin de la Guerre froide, avait été attribué par Londres au gouvernement russe, qui avait nié toute implication et demandé des preuves. Une Britannique de 44 ans, mère de trois enfants, est ensuite morte le 8 juillet après avoir été exposée à un poison contenu dans un flacon de parfum.

La police britannique a établi qu’elle avait été exposée au Novitchok et le Royaume-Uni a demandé à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) de « déterminer de manière indépendante la nature » de la substance. L’enquête de l’OIAC se poursuit. Dès mars, par solidarité avec les Britanniques, Washington avait expulsé 60 diplomates russes accusés d’être des « espions » et la Russie en a aussitôt fait autant.

 

Deuxième salve possible

« Nous avons toujours dit très clairement que nous étions d’accord avec la conclusion qu’il s’agissait de l’agent Novitchok et que le coupable était en fin de compte la Fédération de Russie », a déclaré mercredi à la presse un haut responsable du département d’Etat.

Les sanctions envisagées, qui portent sur l’exportation de certains produits technologiques, comme des appareils ou de l’équipement électroniques, pourraient coûter « des centaines de millions de dollars » à l’économie russe, a indiqué un autre haut responsable américain ayant requis l’anonymat.

A partir du moment où les sanctions entreront en vigueur, la Russie aura 90 jours pour déclarer qu’elle n’utilise plus d’armes chimiques ou biologiques, s’engager à ne plus le faire à l’avenir et permettre des inspections pour s’assurer de leur élimination, a-t-il ajouté.

En cas de non respect de ces exigences, une deuxième salve de sanctions « draconiennes » serait décrétée, a poursuivi le haut responsable américain, notant qu’elles pourraient aller jusqu’à interdire les aéroports américains aux compagnies aériennes russes ou même suspendre les relations diplomatiques entre les deux pays. Le Kremlin a été notifié de cette décision mercredi.

 

Commentaire critique.

Voici le genre d’actes d’hostilité fondés sur des accusations infondées que distillent les services secrets américains et ceux des pays de l’OTAN et que propage fidèlement une grande partie de la presse occidentale pour entretenir l’idée que la Fédération de Russie serait encore et toujours l’adversaire sinon l’ennemie que fut jadis l’URSS. On notera que les sanctions et les menaces de sanctions draconiennes à venir sont exemptes de toute trace de preuve de la culpabilité de la Russie et même de tout souci de plausibilité. S’il est vrai que le Novitchok a été inventé en URSS, sa formule a été depuis lors décryptée en Occident. Quel intérêt aurait eu Moscou à tenter d’éliminer en Angleterre un de ses anciens espions qu’elle avait démasqué comme agent double travaillant pour Londres et emprisonné en Russie puis échangé avec Londres contre un agent russe détenu par le Royaume-Uni ? Aucun ! Il n’y avait pour elle, dans pareille tentative de meurtre, que des risques diplomatiques et d’opprobre public.

Cela rappelle de nombreux précédents propagés par le bellicisme étatsunien et propagé servilement par la presse occidentale quasi-unanime, comme les armes de destruction massive de Sadam Hussein en 2003 et les intentions meurtrières de Mohamad Khadafi envers un groupe d’insurgés libyens en 2011. On apprit, par la suite seulement, que ces insurgés avaient été secrètement armés par la France. Et c’est cette dernière qui, avec le Royaume uni, fut chargée des opérations militaires qui aboutirent à la dislocation de l’Etat libyen, en violation flagrante d’une décision d’exclusion aérienne prise par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 17 mars 2011.

IR 10.08.2018.

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