L’arrogance de Washington menace la paix mondiale

par Dr Paul Craig Roberts

paru au début de 2014 dans l’ouvrage édité par Stephen Lendman
Flashpoint in Ukraine

How does US Drive for Hegemony risks World War III
Clarity Press Inc. 2014.

Le coup d’Etat de Kiev, sponsorisé par Washington, est un acte arrogant. Une telle irresponsabilité de la part du Gouvernement des Etats-Unis devrait alarmer le monde entier.

Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, le Gouvernement étatsunien n’a cessé de faire monter la menace stratégique que Washington exerce sur la Russie. Le Gouvernement étatsunien a violé son engagement de ne pas introduire l’OTAN en Europe de l’est. Le Gouvernement étatsunien s’est retiré du Traité ABM sur les missiles antibalistiques.

Le Gouvernement étatsunien s’est arrangé avec la Pologne pour placer des missiles antibalistiques sur la frontière de la Russie. Il a changé sa doctrine militaire afin d’autoriser l’attaque nucléaire préventive. Le Gouvernement étatsunien a financé des révolutions dites de couleur en Géorgie et en Ukraine, qui toutes deux firent partie tant de la Russie que de l’Union soviétique.

Ignorant la Russie, le Gouvernement étatsunien a démembré la Serbie. Le Gouvernement étatsunien a entraîné et équipé l’armée géorgienne et encouragé la Géorgie à attaquer la force de maintien de la paix russe en Ossétie du sud. Et, à présent, Washington a renversé le Gouvernement d’Ukraine issu d’élections démocratiques et l’a remplacé par un Gouvernement fantoche.

Le coup d’Etat de Kiev menace directement la Russie. L’Ukraine a longtemps fait partie de la Russie et de l’Union soviétique. Certes, des portions méridionales et orientales de l’Ukraine sont d’anciens territoires russes que les Gouvernements soviétiques ont attribué à l’Ukraine pour diverses raisons.

La Crimée, très majoritairement russe, a été collée à l’Ukraine par Krouchtchev. Ce dernier n’a pas inclus dans ce transfert Sébastopol, la base navale de la Flotte russe de la Mer noire lorsqu’il transféra la Crimée à l’Ukraine. C’est seulement lorsqu’éclata l’Union soviétique et que l’Ukraine accéda à l’indépendance que Sébastopol a été rattachée à l’Ukraine, grâce aux pressions exercées par les Etats-Unis.

En échange de ce rattachement, la Russie s’est vue octroyer un bail pour sa base navale jusqu’en 2042. Ce bail autorise la Russie à entretenir en Crimée 25’000 hommes de troupes ainsi qu’un certain nombre d’avions, de blindés et de pièces d’artillerie. Les 15’000 hommes de troupes que la Maison blanche et les media presstitués ont intentionnellement qualifiés de force d’invasion étaient déjà sur place aux termes de l’accord de bail.

Peut-être oublieuse que les groupes ultranationalistes et russophobes d’Ukraine occidentale arborent des emblèmes nazis et parlent de tuer Russes et Juifs, Washington collabora avec eux.

Washington recourut aux ONG qu’elle finance (à hauteur de 5 milliards de dollars, aux dires de la Sous-Secrétaire d’Etat Victoria Nuland devant le Club de la presse nationale, en décembre 2013) pour lancer des campagnes de manifestations de rues après que le Gouvernement d’Ukraine issu d’élections eut décliné l’offre de rejoindre l’Union Européenne.

Initialement, les manifestants exigeaient que le Gouvernement ukrainien revienne sur sa décision et rejoigne l’Union Européenne. Toutefois, les manifestations devinrent violentes, non du fait du Gouvernement ukrainien, mais du fait des ultranationalistes qui troquèrent leur exigence d’un ralliement à l’Union Européenne contre celle d’un renversement du Gouvernement issu d’élections.

Les parlementaires manipulés par Washington se saisirent du pouvoir, révoquèrent la police et émirent des mandats d’arrêt contre le Président d’Ukraine. Les voyous ultranationalistes entrèrent en jeu, intimidant le Parlement, les procureurs et les responsables de la télévision.

Des vidéos sont disponibles en ligne qui montrent les voyous néo-nazis giflant un procureur et un responsable de la télévision et menaçant des parlementaires en brandissant un AK-47 sur leurs visages. Rapidement, les pantins des Américains intimidés endossèrent le programme ultranationaliste. L’usage officiel de la lange russe fut banni. Des propositions furent déposées à l’effet d’arrêter les Ukrainiens doubles nationaux russes-ukrainiens. Les monuments aux morts en l’honneur de l’Armée rouge, qui libéra l’Ukraine du joug de l’Allemagne nazie et ceux en l’honneur du général russe qui, par sa tactique, provoqua la défaite de la Grand Armée de Napoléon, furent détruits.

Les populations russes de l’Ukraine méridionale et orientale s’alarmèrent des menaces qui les visaient. Ces populations descendirent dans les rues exigeant d’être séparées des voyous russophobes que le coup d’Etat fomenté par Washington avait porté au pouvoir à Kiev.

Le Gouvernement de la Crimée vota rapidement pour l’indépendance de la Crimée à l’égard de l’Ukraine et annonça un référendum par lequel les citoyens se prononceraient soit pour demeurer un pays indépendant, soit pour le rattachement à la Russie dont elle avait été détachée. La participation électorale fut de 80% et le retour à la Russie recueillit 97% des suffrages. Tous les observateurs internationaux reconnurent que le scrutin fut équitable, irréprochable et tout à fait exempt de coercition.

Le Président Obama, son Secrétaire d’Etat John Kerry et les media presstitués qui les servent, mentirent effrontément. Ces fieffés menteurs déclarèrent que la Russie avait envahi et annexé la Crimée. Washington était tellement décontenancée du fait que les événements ne suivaient pas le scénario que, après avoir diabolisé Poutine pour avoir « envahi la Crimée », Kerry lui demanda de l’envahir afin d’empêcher le référendum, faute de quoi…

Ce « faute de quoi » couvrait la vaine menace d’un impérialiste à bout de nerfs.

La Crimée fait à nouveau partie de la Russie.

Ayant brandi des sanctions, Washington et ses pantins de l’Union Européenne devaient passer à l’action. Mais infliger des sanctions à la Russie ne pouvait manquer de nuire à l’Europe, aussi ne s’appliquèrent-elles qu’à onze individus : le Président ukrainien déposé, un de ses assistants, deux politiciens criméens et sept russes. Les sanctions décrétées l’ont été pour six mois et ne comportent nul effet pour les personnes sanctionnées sauf si elles possèdent des comptes en banque à l’étranger, ce qui n’est le cas d’aucun des Russes visés.

Bien sûr, les media presstitués continuent à parler des sanctions comme si la colère de Dieu s’était abattue sur la Russie. Juridiquement, comme elles le stipulent, les sanctions n’engagent que Obama et les gouvernants de l’Union européenne car c’est Washington et l’Union européenne qui ont renversé le gouvernement ukrainien issu d’élections démocratiques. Le Gouvernement que Washington a mis en place ne doit rien aux élections ni à la démocratie.

L’épisode criméen de l’histoire est terminé. Mais deux chapitres dangereux restent à écrire :

Poutine, en dirigeant authentique, contrairement aux bluffeurs qui règnent en Occident, conteste avoir pratiqué l’invasion mais se réserve le droit de le faire si les populations russes d’Ukraine orientale devaient être réduites par la force. Alors que firent les idiots à Washington ? Leurs pantins de Kiev nommèrent des oligarques juifs multimilliardaires pour gouverner les villes russes d’Ukraine orientale. Ces oligarques ont leurs propres milices privées, ils ont arrêté le dirigeant russe d’Ukraine orientale et l’ont envoyé à Kiev. Si les pantins de Washington entreprennent de réduire par la violence la population russe, Poutine sera contraint de réclamer le territoire russe d’Ukraine orientale.

L’autre chapitre dangereux est constitué par l’Ukraine occidentale dont la défection réduirait l’Ukraine à un Etat croupion. Si, parmi les pantins nommés par Washington, les ultranationalistes l’emportent, l’Union européenne n’acceptera pas l’adhésion de l’Ukraine, car l’Union Européenne est en train d’éteindre le nationalisme comme le prouve la création de l’euro.

Comment se porte un pays qui n’a plus sa propre devise monétaire ? Une Ukraine néo-nazie ne disposera vraisemblablement guère d’appui en Europe, ce qui permettra à Poutine de la réabsorber dans la Russie dont elle fit partie aussi anciennement qu’existent les Etats-Unis.

Si, d’une façon ou d’une autre, les pantins de Washington l’emportent et font entrer l’Ukraine dans l’Union Européenne et l’OTAN, la question qui se posera sera de savoir si la Russie acceptera la situation nouvelle pour ensuite lancer ses missiles Iskander sur la bases américaines, ou bien si, avant que l’Ukraine n’accomplisse les formalités en vue d’obtenir la protection de Washington au titre de membre de l’OTAN, la Russie interrompra ce fiasco en mettant un terme à la brève indépendance de cet Etat croupion.

Les dés sont entièrement en mains russes. Les Etats-Unis et leurs Etats pantins de l’Union Européenne n’y peuvent rien sauf à déclencher une guerre nucléaire qui mettra fin à la vie sur Terre à propos de l’Ukraine ou de l’Etat croupion susmentionné, qui ne concerne en rien les intérêts des Etats-Unis ni de l’Union Européenne.

Bien sûr, les militaristes de Washington sont arrogants et il sont capables de n’importe quelle erreur comme le prouve leur intervention en Ukraine.

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